Les Panthères Roses

Charte des Panthères Roses

Nous croyons à la liberté.

Nous croyons qu’elle est le moteur du progrès humain, économique, social et intellectuel.

Nous croyons à la liberté de chacun d’accomplir ses rêves, sans être injustement entravé par d’autres.

Nous croyons à la liberté de chacun de choisir sa vie et la voie de sa pleine réalisation, à la fois dans la société et dans sa vie privée.

Nous croyons à la liberté de création, dans les arts comme dans l’entreprise : elle offre la meilleure façon d’inventer de nouvelles solutions pour son existence et celle des autres. L’inventivité ne se pilote pas.

Nous croyons que la liberté est le meilleur outil de lutte contre les discriminations et les injustices afin d’assurer l’égalité entre les femmes et les hommes.

Nous croyons à la liberté d’expression et à la liberté de penser (qui implique celle de dire des inepties), car la société parfaite n’existant pas, c’est par le débat et la confrontation des idées qu’émergent les meilleurs équilibres. Nous croyons à la démocratie et à la délibération qu’elle implique.

Nous croyons que la liberté est le meilleur moyen de vivre avec l’incertitude de l’existence et l’imprévisibilité du monde, qui sont inhérents à l’humanité.

Nous constatons que la liberté est aujourd’hui menacée, dans l’ensemble de ses déclinaisons – et avec elle la démocratie qui la permet.

Aussi, nous savons que la liberté est un combat, sans cesse renouvelé : elle doit toujours être défendue, promue et réclamée.

Nous croyons dès lors à l’impérative nécessité de défendre la liberté et de la faire valoir dans le débat public, alors qu’elle ne cesse d’être mise à l’épreuve et menacée, dans les démocraties occidentales comme ailleurs dans le monde.

C’est dans ce but que nous avons fondé les Panthères Roses, rassemblement d’individus différents, contradictoires et originaux, déterminés à faire valoir la liberté par tous les moyens au sein d’une fédération d’initiatives tous azimuts.

Pourquoi les « Panthères Roses » ?

Explication n°1 – La mythologie

C’est évidemment une allusion à la panthère saumon, animal mythique qu’évoque Homère dans l’Iliade et l’Odyssée – et qui a d’ailleurs été l’inspiration de Friz Freleng, le créateur de la Panthère Rose. Dans son périple, Ulysse rencontre une panthère, à la couleur et étonnamment l’odeur du saumon. Elle est enfermée par Arès, le dieu des armes et de la guerre, qui la retient prisonnière en punition de sa mère, Héra, la protectrice des femmes. Ulysse est ému par les cris de douleur de la panthère et parvient à la libérer de sa cage, l’attention d’Arès étant détournée par les festivités qu’on appelait les « éleuthéries » (de « eleutheria», qui signifie liberté »). C’est donc une métaphore et même une ode très directe à la liberté. Il est dès lors peu étonnant que la figure de la panthère saumon ait été retrouvée sur une mosaïque dans les ruines grecques d’Ephèse (aujourd’hui, troublant hasard de l’histoire, Efes en Turquie).

Explication n°2 – Le bar libéral

Le Pink Panther était, au début du 20e siècle, un bar célèbre de Londres que fréquentaient des libéraux comme Friedrich Hayek, car il était situé non loin de la London School of Economics, où il a enseigné. Il se raconte, mais les historiens ne l’ont pas confirmé de façon certaine, que c’est là qu’aurait commencé sa brouille avec Keynes, autour d’un « fish & chip ». Le repas se serait tellement mal passé que Keynes serait parti, en colère et sans payer, obligeant Hayek à régler l’addition. On lui prête cette citation, mais elle est peut-être apocryphe : « voilà bien les socialistes, en tout ils vivent des autres ».

Explication n°3 – Le poème espagnol

Le nom est inspiré d’une citation de l’immense poète espagnol Federico Garcia Lorca, elle-même issue d’un poème qu’il aurait réussi à écrire dans ses quelques heures de détention, avant de mourir fusillé par les franquistes : « Libre y fogosa, la pantera rosa avanza hacia la democracia » (qu’on pourrait traduire par « Libre et fougueuse, la panthère rose avance vers la démocratie »). On ne sait pas d’où lui venait cette inspiration.

Explication n°4 – La figure littéraire libérale

La Panthère Rose est une figure récurrente de la réflexion libérale depuis que Germaine de Staël l’a mentionnée dans ses « Considérations sur les principaux évènements de la révolution française ». Au détour d’une réflexion, elle se remémore un tableau qu’elle voyait chez son père, le célèbre ministre Necker, qu’il avait acquis auprès d’un voyageur et qui venait d’Asie (probablement de Chine). Le tableau représentait plusieurs animaux mythiques, dont une panthère. Germaine de Staël élabore, de façon assez étonnante il faut bien le dire, autour de cet animal. Plusieurs autres auteurs, qui étaient aussi ses lecteurs, ont commenté ce passage : Constant évidemment, mais aussi Tocqueville (dans ses mémoires, se demandant s’il en verra en Amérique), Bastiat. Entre temps, la panthère a pris des couleurs sans qu’on ne sache trop ni comment ni pourquoi (un professeur de philosophie politique de NYU y a consacré un essai en 1957, sans parvenir à des conclusions claires). Thoreau a des passages passionnants dans lesquels, tout à son goût pour la nature, il voit dans cet animal sauvage un symbole de liberté. Plus tard, Ayn Rand reprend la figure (elle en parle dans La Source vive, évidemment)

Page updated

Report abuse